Comment réussir l’organisation d’une journée pédagogique ?
Une journée pédagogique réussie se prépare, se réfléchit et s’organise dans les moindres détails. Tout d’abord, il faut choisir la date idéale pour une journée sans cours et sans élèves. Ce peut être la journée de pré-rentrée, pendant les épreuves de fin d’année ou une journée où les élèves sont facilement libérés.
Ne pas se tromper sur le but de la journée pédagogique
Trop souvent, la journée pédagogique s’assimile à un long moment de transmission d’informations générales pour toute l’année scolaire. Résultat : la réunion dure 3 heures, les enseignants ont décroché après 30 minutes – rappelons que la durée moyenne d’attention d’un adulte est de 20 minutes – les informations ne sont pas hiérarchisées et assimilées. Une journée pédagogique n’est pas le florilège des dates-clés de l’année entière ! Pour faire passer les informations non essentielles il vaut mieux privilégier des supports écrits comme l’affiche en salle des profs ou via l’ENT. Si vous voulez prévoir un temps d’informations générales, limitez-le à 20 minutes. Non seulement cela vous oblige à vous limiter à l’information pertinente mais l’attention des enseignants est assurée !
Autre écueil dans la journée pédagogique : vouloir faire passer un message. Par exemple, vos enseignants notent en moyenne plus durement que ceux de l’établissement voisin, et les élèves ont de moins bons dossiers scolaires… Inutile d’organiser une journée pédagogique simplement pour faire passer ce message. Les enseignants ne seront pas en mesure de questionner leurs pratiques et d’adopter un changement de posture.
Mais alors quel est le but d’une journée pédagogique réussie ?
Organiser une journée pédagogique peut répondre à 3 objectifs :
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Lancer une dynamique
Justement sur la question de la notation, la journée pédagogique peut servir à remuer les professeurs, à les questionner sur le bien-fondé des notes, à remettre en question leur propre niveau d’exigence, à les faire réfléchir à leurs pratiques, etc.
C’est une lame de fond qui se soulève et qui va permettre un changement de posture… à condition de ne pas en rester là ! Il faut ensuite surfer sur la vague pour profiter de son énergie au lieu de la laisser retomber et devenir un clapotis. Cela peut par exemple passer par une mise en place de projets concrets en classe, avec des moments réguliers pour faire le point, ensemble et avec un formateur dans une posture d’accompagnement. Et ces projets ont bien plus de chance d’être mis en place réellement dans les classes si les modalités de ce suivi sont décidées dès la journée pédagogique ! Il est indispensable que les enseignants aient l’idée précise de la prochaine étape du projet pour que celui-ci se lance réellement.
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Accompagner le mouvement
La journée pédagogique peut servir à suivre le mouvement initié par une journée précédente. Après avoir lancé une dynamique, il est nécessaire de la nourrir, de la faire vivre pour en tirer des événements concrets dans la pratique éducative.
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Travailler sur des projets communs
Pris dans le quotidien des copies et des cours à préparer, il est souvent difficile pour les enseignants de se retrouver autour d’une table pour faire avancer les projets de fond. Surtout si les emplois du temps ne sont pas compatibles ! Une journée sans élève est donc une occasion idéale de prendre du temps en équipe pour avancer réellement sur les sujets de fond. Et nous ne parlons pas de créer un sujet de bac blanc ou une progression commune. Profitons plutôt de ce temps pour faire avancer des projets de fond comme les niveaux d’exigences, les objectifs pédagogiques, les actions à mettre en place pour améliorer la vie scolaire au sens large, etc. Bref, profitons de ce temps pour dégager le “nez du guidon” et faire avancer les questions de fond, quelles qu’elles soient.
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Créer une communauté éducative
Créer une communauté éducative peut se faire avec un travail sur des projets communs mais aussi en réalisant une expérience ensemble. Cela peut être un moment pour admirer les talents cachés de l’équipe éducative (peut-être que le professeur d’éducation musicale n’est pas seul à savoir faire de la musique), vivre ensemble une expérience de type “team building” ou autre.
Trop souvent, on a tendance à vouloir tout faire dans une seule journée pédagogique ! Et c’est l’échec assuré. Gardez en tête un principe clair pour réussir votre journée pédagogique : une journée = un but (et éventuellement une session de 20 minutes d’informations générales).
Organiser une journée pédagogique en pratique
Étape 1 : la date
Commencez par choisir une date en anticipant de 3 mois minimum ! C’est la durée nécessaire pour trouver l’intervenant extérieur éventuel, le financement, que les parents puissent s’organiser, etc.
Prévoir une journée juste avant ou au retour des vacances est une bonne pratique pour faciliter la gestion des élèves. Éviter la veille des vacances de Noël car on sait que tout le monde sort épuisé de cette première longue période et une journée organisée à ce moment-là sera peu propice à la concentration et à l’énergie.
Étape 2 : la durée
Journée ou demi-journée ? Pour obtenir un financement, il est nécessaire d’avoir 6 ou 7 heures de formation mais il est possible de l’étaler sur plusieurs jours.
Quels horaires ? On évite le 8h-18H pour concentrer la durée sur une période où tous les participants sont présents en même temps. Un format 9h30 – 16h30 est idéal avec une courte pause déjeuner (qu’il convient d’anticiper également pour éviter le moment de rush à la cantine ! )
Étape 3 : le choix de l’intervenant
3 possibilités sont offertes dans les établissements scolaires :
- la journée pédagogique organisée entre enseignants
Dans ce cas, on peut travailler sur un projet commun mais pas sur un changement de posture. Les enseignants ne sont pas formés à la gestion de réunion et le niveau d’interaction sera donc faible. Les échanges nombreux risquent de rester superficiels et sans réelle progression pour arriver à un but commun. Animer une réunion est une compétence qui ne s’improvise pas ! Attention donc à bien prévoir une personne formée à la conduite de réunion et de projet par groupe.
- la journée pédagogique organisée avec un intervenant interne
Un enseignant peut mener la journée pour partager son savoir-faire sur un domaine spécifique. Attention à ne pas créer un sentiment de hiérarchie dans ce cas. Nous pouvons intervenir en amont pour former le ou les intervenants à tirer le meilleur de la journée. Idéalement, il est même préférable d’avoir plusieurs intervenants internes et de créer alors des ateliers en petits groupes.
- la journée pédagogique organisée avec un intervenant externe
C’est sans doute la solution idéale pour bénéficier d’un véritable formateur expérimenté. Chez M-CO, nous ne proposons que des praticiens ayant une pratique de classe et formés à l’andragogie (en particulier le changement de posture). L’intervenant extérieur est bénéfique quel que soit l’objectif de la journée : lancer une dynamique, accompagner le changement de posture ou créer une communauté éducative.
Pour les établissements privés, cela peut entrer dans le budget Formiris. M-CO est d’ailleurs agréé et nous vous aidons à monter le dossier de financement si besoin. Nous avons un taux d’acceptation proche de 100 % ! Chaque établissement bénéficie d’une enveloppe globale de formation en fonction de sa taille notamment, et il est possible de l’affecter à une ou plusieurs journées pédagogiques et à des prestations d’accompagnement.
Après les bonnes pratiques, place à l’action. Contactez-nous pour vous accompagner, monter vos dossiers de financement de formation, ou pour recevoir nos propositions de journées pédagogiques testées et approuvées par un large choix d’établissements scolaires.